Le printemps semblait s’être enfin installé en cet après-midi de début avril. Nous avions rendez-vous à 15h00 devant le château d’eau de Beauzelle, et nous nous sommes aussitôt mis en ordre de marche, à l’arrière du cortège carnavalesque. Plus devant, c’était la banda de Colomiers « Bisto de Nas » qui ouvrait la marche.

Cette année, le thème du carnaval était la confiserie et, outre les chars décorés de multiples sucettes, glaces, carambars, les habitants s’étaient fabriqués des costumes en rapport avec les décorations de ces chars. Heureusement, le temps était superbe, et ces sucreries n’ont pas eu à fondre sous une éventuelle humidité, comme nous en avions tant connu depuis le début de l’année.

Le public a pu défiler sous une musique continue, produite en alternance par Visto de Nas et par notre groupe Tapas Cymbales - voire en stéréo par ces deux formations de la proche agglomération toulousaine-.

Une fois la boucle achevée, au lieu-dit du Château d’eau, notre banda a, comme de coutume, accompagné la crémation de la mascotte Carnaval en jouant « l’incendie à Rio ». Tout en jouant, nous avons dû contourner en toute célérité la mascotte enflammée car un fort vent d’Autan nous projetait cendres, flammes et chaleur torride.

Ensuite, alors que Monsieur Carnaval n’était plus qu’un tas de cendres et de planches de bois noircies, c’est très spontanément que Visto de Nas et nous-même avons mêlé nos instruments et nos musiques pour jouer à l’unisson : l’Aviron Bayonnais, la Pixuri, Beber, .... Le public était désormais accroché, et avait définitivement choisi de finir cette agréable après-midi en musique.

C’était une petite surprise concoctée par sa chère et tendre. Evelyne, première présidente de notre banda, nous avait de longue date demandé de réserver ce 28 septembre pour qu’on anime l’anniversaire de son copain Philippe. Nous savions, connaissant Evelyne que ce serait une méga-fiesta, et qu’on ne serait pas déçu de notre nuit.

Ce soir-là, nous arrivions à 20 heures à la base de loisirs de la forêt de Bouconne, nos instruments à la main, et nous avons subitement attaqué le répertoire par Pottoka. Surprise garantie pour Philippe, rugbyman adepte des fêtes du sud ouest et de leurs musiques.

Ensuite, nous produisions « joyeux anniversaire » en musique, puis nous dégainions notre artillerie lourde de récital banda.

Puis ce fut une alternance d’apéros, et de musique. La bière, le pastis, la fontaine perpétuelle à punch, petits fours salés, tous les ingrédients y étaient pour étancher notre soif et apaiser notre appétit - à nous, ainsi qu’ aux invités dont nombre d’entre eux étaient rugbymen -. Mais ce n’était qu’une entrée en matière, car un copieux buffet suivait. Encore quelques musiques emblématiques après le repas, où de nombreux danseurs nous accompagnaient, emmenés par l’infatigable Evelyne : l’Aviron Bayonnais, Paquito, puis des valses (emmenez-moi, coin de France), et nous avons sorti ce soir là pour la première fois en public notre madison « last night ». Un grand succès pour cet avènement, et Evelyne ainsi que notre saxophone ténor Patricia emmenaient tous les convives dans une superbe chorégraphie.

Vers 23h, nous passions le relai à un duo de rockeurs originaires de Montpellier : guitariste et bassiste, tous deux chanteurs, accompagnés par une bande enregistrée de rythmes. Ils assuraient un maximum ces deux adeptes du rock musclé des années 1968à 1975. Et les convives nostalgiques de Deep Purple et Led Zeppelin étaient réellement enthousiasmés. Après c’était aux fans de Bob Marley de se défoncer.

Et pendant ce temps, que se passait-il dans la salle voisine qui avait happé momentanément quelques spectateurs du concert rock ?

Un coup d’œil indiscret permettait de voir qu’une surprise se tramait dans cette salle, alors que Philippe resté assis dans la salle de concert vivait pleinement le rock de son enfance. Subitement, la porte s’ouvre brutalement, et un raz-de-marée déferle, emmené par Evelyne : deux équipes de rugbymen sauvages en tenue de sport, l’une constituée de All Blacks « all 50 » -avec son capitaine Evelyne - ; l’autre équipe portait des maillots oranges sur les lesquels étaient écrits les deux mots «supporters supportables ».

Allaient-ils se livrer à un vrai match de rugby, à une bagarre entre les blacks et les oranges ? En fait, aucunement ! on a eu droit à un baroud de deux équipes unies face au seul grand Philippe. Les sportifs noirs et oranges ont exécuté un ballet très spécial : un discours enflammé et endiablé destiné à Philippe, tout en assurant la chorégraphie du Haka. Evelyne et ses comparses rugissaient et déclamaient en choeur des injonctions au nouveau quinquagénaire, à la fois effrayé et fortement touché.

Bref un grand moment, et nous avons quitté cette fête, enchantés d’avoir contribué à chauffer la première partie d’une nuit qui restera inoubliable pour Philippe, Evelyne, et leurs amis.

C’était notre reprise de rentrée, mais on ne peut pas vraiment parler de trêve estivale, car nous nous sommes produits à diverses reprises en juillet et août, (anniversaire dans un camping, fête de village, mariage, festival de banda, feu d’artifice de Grenade – voir les articles précédents-).

Les lèvres des joueurs de cuivres et vent, ainsi que les poignets des percussionnistes étaient un peu à froid, mais il y avait malgré tout de la réserve. Et heureusement, car nous voulions honorer dignement ce premier grand repas de quartier de Merville placé à l’aube de la rentrée des classes.

Monsieur le maire et ses élus, des nombreux commerçants et membres d’associations étaient présents, et s’étaient d’ailleurs fortement mobilisés pour cette occasion. Plus de 200 convives étaient attendus à un grand repas géant de plein air, qui avait lieu à deux pas de la mairie et de l’église.

Chaque convive amenait ses couverts, et un plat de son choix à partager en toute convivialité. Le soleil n’a pas fait défaut, on n’avait plus beaucoup d’efforts à faire pour chauffer le public.

Nous avons animé l’apéritif, puis le déjeuner, avons déjeuné à notre tour, puis nous avons à nouveau animé le dessert-café. A noter que le pâtissier avait confectionné une dizaine de superbes et délicieuses tartes aux pommes géantes. Un grand merci !

Après le repas, nous avons fait dansé les convives en jouant nos grands classiques de bandas (l’aviron bayonnais, paquito, …) ainsi que des valses ou pasos. L’ambiance était chaleureuse et festive, et en ces moments beaucoup d’entre nous oubliaient que la reprise du travail était le lendemain.

Justement il est 16h30, on resterait bien encore car la journée est magnifique et l’ambiance franchement détendue et bon enfant, mais nos lèvres ou poignets sont fatigués, et il faut rentrer à la maison préparer les cartables des petits ou les affaires de reprise de travail des parents ! Rendez-vous dans deux semaines pour la fête de Merville !